Parution de la Lettre Mensuelle de Conjoncture de juin 2024
La baisse des taux se confirme dans un contexte politique plein d’incertitudes
En ce début juin, et conformément à ce qui était attendu, la BCE a baissé son taux directeur de 25 points de base à 3,75 %, et ce, pour la première fois depuis septembre 2019.
Cette amorce d’assouplissement de la politique monétaire est plutôt une bonne nouvelle pour le marché immobilier.
Elle suggère une poursuite du mouvement de repli des taux de crédit à l’habitat au second semestre 2024, une autre baisse du taux « refi » étant attendue d’ici à la fin 2024.
C’est une condition indispensable au processus de sortie de crise de la construction, mais ce n’est pas la seule.
Le volontarisme des banques en matière de crédits, le recul des prix immobiliers, la restauration de la solvabilité et de la confiance sont également nécessaires pour relancer l’investissement logement des ménages.
Le chemin reste long.
De plus, les dernières turbulences politiques consécutives aux élections européennes vont générer des incertitudes et un flottement législatif dont il est difficile à ce jour d’apprécier les impacts sur le secteur.
Pour le moment, la filière amont encaisse la chute de l’activité constructive : notre indicateur Matériaux plonge de – 11,4 % en volume sur un an au premier trimestre 2024 après un recul de – 5,9 % par rapport au trimestre précédent (CVS-CJO).
L’enjeu ici n’est pas seulement budgétaire !
En réalité, les arbitrages de l’action publique et monétaire semblent plutôt s’orienter vers la recherche d’une stabilité financière et d’un désendettement des ménages, une régulation qui, pour l’heure, freine leur accès à la propriété.
Les indicateurs de la construction neuve et des matériaux confirment l’extrême morosité du marché pour ce premier trimestre.
Seuls les travaux publics affichent une activité mieux orientée mais l’optimisme des entreprises semble s’émousser pour les prochains mois.