Parution de la Lettre Mensuelle de Conjoncture de juillet / août 2025
Un élan plus poussif ces derniers mois et plus de nuages à l’horizon
Le schéma de sortie de crise du secteur de l’immobilier (et donc des matériaux de construction), semble se compliquer au fil des mois. Plutôt bien engagé fin 2024 et début 2025, avec la baisse des taux d’intérêt et le freinage des prix immobiliers, ce dernier donne des signes hésitants depuis le printemps et en particulier en ce début d’été.
Le climat d’incertitude (guerre commerciale tarifaire menée par Trump, conflits armés…) brouille la lisibilité conjoncturelle et attise les inquiétudes des agents économiques, notamment des ménages, dont les projets d’investissement s’émoussent face à l’évolution plus préoccupante de leur solvabilité et de la croissance économique.
Et ce ne sont pas les premières annonces de François Bayrou pour le PLF 2026 qui vont lever les pesanteurs sur la confiance et l’activité : surtout orientées vers les ménages et les collectivités locales, les “économies” de ce Plan de consolidation budgétaire (43,8 Mds d’euros en 2026) seraient peu propices à l’activité constructive du BTP. Si la “copie” sera sans doute largement remaniée d’ici l’hiver, le signal d’un contexte budgétaire désormais beaucoup plus restrictif est donné et confirme la faiblesse des marges de manœuvre pour un soutien public à la filière constructive, pourtant très éprouvée par la crise.
Pour l’heure, les rythmes de repli de l’activité matériaux se modèrent, en lien avec des indicateurs “bâtiment” en redressement depuis fin 2024 et un secteur TP en croissance. Mais la moins bonne orientation des derniers mois nous invite à modérer la confiance pour le second semestre et à revoir à la baisse nos perspectives pour 2025.