Grâce aux matériaux vertueux, la Marina olympique de Marseille (13) navigue vers un avenir durable
Souvenez-vous, c’est par le Vieux Port de Marseille que la flamme olympique a fait son arrivée en France le 8 mai 2024 ! Une entrée mémorable dans une ville résolument tournée vers la mer. C’est pourquoi elle a été choisie comme théâtre des épreuves de voile de ces Jeux 2024. Pour l’occasion, la base nautique du Roucas-Blanc a fait l’objet d’un vaste programme de rénovation afin de devenir une véritable Marina olympique. Bien plus que la modernisation d’infrastructures sportives, ce projet illustre la capacité de la filière à concevoir des constructions durables, avec une forte réduction de l’impact carbone. Bâtiments écoresponsables, béton bas carbone local, recyclage, retour de la biodiversité… La Vie en Pierre vous dit tout sur ce chantier innovant, nouvelle fierté des Marseillais !

Du stade nautique à la Marina olympique
Situé à l’extrémité nord des plages du Prado, dans le 8e arrondissement de la ville, le stade nautique du Roucas-Blanc est un site emblématique de l’histoire de Marseille. Le bassin accueille des activités depuis le 19e siècle. Pourtant, comme l’explique Hervé Menchon, adjoint au Maire de Marseille en charge de la biodiversité marine, ce site « fait de bric et de broc avec des vieux bâtiments, des vieux hangars et beaucoup d’algécos était devenu indigne de la première ville côtière de France ! » Il n’était effectivement plus adapté aux exigences de notre époque… et de l’événement planétaire qu’il s’apprêtait à accueillir.
Jeux olympique 2024 : la belle opportunité
Brest, la baie de Quiberon, La Rochelle, Le Havre, Hyères et Marseille. Elles étaient 6 villes à se porter candidates pour accueillir les épreuves de voiles des JO 2024. Et c’est Marseille qui fut l’élue, « grâce à l’implantation en plein cœur de ville de sa base nautique du Roucas-Blanc, avec sa corniche offrant un balcon sur la mer » précise Hervé Menchon.
La cité phocéenne s’est dès lors engagée, en collaboration avec l’État, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le département des Bouches-du-Rhône et la métropole d’Aix-Marseille-Provence, dans un ambitieux projet de modernisation du site pour le transformer en une Marina olympique, capable d’accueillir 330 athlètes de 66 nations différentes durant les 16 jours de compétition.
Transformer et préserver
L’ambition n’est alors pas de faire table rase de l’ancienne enceinte, mais de conserver au maximum les bâtiments existants, de constituer un outil de développement de la voile et du nautisme à Marseille au-delà des Jeux et de recréer des espaces favorables à la biodiversité. En effet, à la suite de l’aménagement réalisé dans les années 1970, le bassin s’était envasé, chassant peu à peu un certain nombre d’espèces marines. La rénovation du stade nautique du Roucas-Blanc a ainsi nécessité la réalisation d’environ 7 000 m2 de bâti, la réorganisation de 17 000 m2 d’espaces extérieurs ainsi qu’un réaménagement du bassin de 6 hectares. Exigeant sur le plan sportif et structurel, ce chantier l’a aussi largement été d’un point de vue environnemental.
Le minéral au service d’une construction neutre
La Marina olympique de Marseille sur la plus haute marche du podium des certifications
Hervé Menchon est particulièrement fier de rappeler que pour ce projet, Marseille « a décroché deux certifications environnementales. » Le projet de la Marina du Roucas Blanc a en effet été distinguée au niveau Or par la commission Bâtiment Durable Méditerranéen (BDM) et a reçu la certification d’Effinature Rénovation pour avoir intégré la biodiversité et la durabilité dès la conception.
En plus de doter les bâtiments de panneaux photovoltaïques, de toitures végétalisées pour favoriser la biodiversité et la rétention des eaux pluviales, ou de l’installation d’avaloirs pour récupérer les déchets charriés par l’eau lors des fortes pluies, l’utilisation de matériaux minéraux vertueux a largement contribué à minimiser l’empreinte écologique du site et à améliorer sa résilience face aux aléas climatiques.
Un béton bas carbone performant… et 100% local
Avec la neutralité carbone en ligne de mire, le béton bas carbone a représenté à lui seul près de 2/3 des coulages réalisés sur le chantier, soit plus de 6 192 m3. Et c’est l’entreprise marseillaise Bronzo Perasso, spécialisée dans les solutions à faible empreinte environnementale, qui a fourni les quantités nécessaires. Travaux du Midi, la filiale régionale de Vinci Construction, a quant à elle participé à la conception et à la mise en œuvre du matériau.
Produit localement, ce béton bas carbone permet de réduire les émissions de CO2 de près de 40 à 55 % par rapport aux bétons traditionnels. Il participe également à réduire l’empreinte écologique en apportant solidité et pérennité au projet, tout en lui permettant de s’ancrer dans la minéralité du paysage côtier. Mais ce n’est pas tout ! Intégrés aux structures existantes, enrochements et béton bas-carbone recréent des habitats naturels essentiels pour la faune locale et contribuent ainsi à la préservation de la biodiversité.
Rien ne se perd, tout se récupère
Comme le prévoit la démarche d’économie circulaire mise en place par Vinci Constructions sur ses projets, les granulats utilisés pour le revêtement de la Marina ont été recyclés par des plateformes dédiées, situées à proximité du chantier, et produits à partir de matériaux de démolition, béton ou enrobé. Ce processus, favorisant le réemploi local de matériaux, a permis de limiter l’extraction de granulats naturels et de réduire encore un peu plus l’empreinte écologique du chantier marseillais.
Une démarche de valorisation des terres excavées issues des terrassements a également été privilégiée. Ainsi, 53 % de ces terres, soit environ 10 600 m³, ont été réutilisées directement sur site pour contribuer à la remise à niveau des sols et au projet paysager.
Miser sur la minéralité
Pour les architectes du projet, l’agence Rougerie+Tangramil, il était nécessaire de concevoir des bâtiments discrets, travaillés en écho avec la minéralité des lieux et la couleur de la pierre calcaire qui a donné le nom de Roucas-Blanc à ce secteur de Marseille. C’est donc un béton aux teintes claires mais aussi la pierre calcaire, typique de la région, qui ont été utilisés pour une parfaite intégration de la Marina dans le paysage naturel environnant. Le site olympique est un très beau succès esthétique avec cette matérialité qui dialogue avec les masses calcaires des massifs voisins.
La proximité des sites d’extraction du calcaire de Provence a là encore permis de réduire les émissions liées au transport des matériaux.
Le béton et la pierre ont également été des alliés de premier ordre pour assurer la durabilité de la nouvelle Marina. Pour l’un des architectes du projet, Jacques Rougerie, le défi était clair, il fallait miser sur « l’héritage que vont laisser les infrastructures. Tout le monde doit se les approprier. »
Vous l’aurez compris, les épreuves nautiques des Jeux Olympiques de Paris 2024 était bien plus qu’un rendez-vous sportif majeur pour Marseille ! L’évènement a été une formidable occasion de moderniser l’une de ses infrastructures nautiques emblématiques de manière durable et d’offrir ce lieu aux Marseillais qui peuvent désormais en profiter pleinement. Le centre nautique accueillera aussi bien les sportifs du Pôle France que les enfants des écoles primaires de la ville… et les curieux. Le site rénové propose en effet une variété d’activités aquatiques et éducatives.
Si vous souhaitez vous initier aux sports nautiques ou découvrir de plus près la biodiversité marine, n’oubliez pas d’immortaliser votre visite à la Marina olympique de Marseille en photos et de la poster sur nos réseaux sociaux !