
Le transport routier vers le mix énergétique
11 août 2016 - Transports
Avec près de 80 % des volumes (95 % en valeur) de marchandises convoyées, le transport routier est le premier mode de transport de fret en France. Consciente que ce leadership démultiplie sa responsabilité économique et écologique, la profession s’engage sur de grandes voies de progrès que détaille Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération Nationale des Transports Routiers.
Quels sont les enjeux du transport routier?
Nicolas Paulissen : Si la France bénéficie d’infrastructures routières reconnues pour leur qualité, le financement de leur entretien et de leur développement est incertain compte tenu du désengagement de l’État et de l’abandon de l’écotaxe. Or les infrastructures routières sont notre outil de travail. Pour compenser la suppression de l’écotaxe, la profession a accepté une augmentation de 4 centimes d’euro par litre de carburant au 1er janvier 2015. Cela vaut pour solde de tout compte de l’écotaxe.
Au- delà des questions de fiscalité, la compétitivité est l’enjeu numéro 1 pour nos entreprises dans une Europe plus libéralisée qu’harmonisée. Nos PME doivent pouvoir retrouver de la compétitivité par la stabilité fiscale et une baisse des charges. C’est l’enjeu majeur de la profession qui en compte quatre autres : la mise à l’heure européenne de notre réglementation sociale, l’attractivité de nos métiers auprès des jeunes, l’adaptation aux évolutions numériques et la transition énergétique.
À ce propos, comment le transport routier s’inscrit dans le développement durable ?
N.P. : La profession se mobilise pour réduire ses impacts environnementaux en améliorant les performances des motorisations (normes euro) avec des résultats significatifs : la pollution a été divisée par 10 en 10 ans. Parallèlement, le secteur s’est engagé résolument dans la voie du mix énergétique.
A côté du diesel, nos entreprises peuvent recourir aujourd’hui à des énergies alternatives. Parmi ces énergies alternatives, le gaz naturel véhicule (le GNV) est très prometteur, notamment pour la moyenne et longue distances. Le GNV est très performant d’un point de vue environnemental puisqu’il permet de réduire drastiquement les émissions de particules par rapport au diesel et présente une empreinte carbone quasiment nulle avec l’utilisation du bioGNV.
L’ensemble de ces progrès est mis en perspective dans notre livre vert du transport routier. Il s’agit d’un témoignage utile et factuel démontrant combien le secteur du transport routier s’inscrit dans une démarche de développement durable.
Comment rendre le dernier kilomètre plus vertueux ?
N.P. : Il s’agit d’abord d’investir dans des véhicules plus respectueux de l’environnement. Ce sont à la fois les progrès des motorisations mais aussi l’optimisation des flux et des tournées, la chasse aux kilomètres à vide et la maximisation des chargements ainsi que la formation de nos conducteurs à l’éco-conduite qui ont permis d’accroître en 25 ans les performances énergétiques de nos véhicules de 30 % à la tonne transportée.
Ces actions visent à limiter la pollution de l’air, et répondent à un enjeu majeur pour nos entreprises et particulièrement sensible auprès des élus : l’accès aux centres urbains pour les livraisons.
À retenir
- Les performances environnementales du transport routier sont en très net progrès.
- Le mix énergétique se déploie, avec le GNV comme carburant très prometteur.
- L’optimisation des flux et les moteurs innovants sont des solutions efficaces pour l’accès aux centres urbains.