
La valorisation de la ressource est ancrée dans l’ADN de l’UNICEM
11 août 2016 - Ressource / Recyclage
Acteur de premier plan de la conférence de l’économie circulaire et contributeur majeur du chapitre déchets du BTP du projet de plan déchets 2020-2025, l’UNICEM mobilise son énergie et son expertise en faveur du recyclage.
Christophe Jozon, président de la commission « recyclage », livre les principaux enjeux de la valorisation des déchets.
Quels sont les freins au recyclage des déchets et quels leviers actionner ?
Christophe Jozon : Aujourd’hui, nous sommes entrés dans l’ère de l’économie circulaire, avec une prise de conscience politique et sa déclinaison dans la loi de la transition énergétique. C’est un atout pour l’UNICEM qui, depuis plus de 30 ans, s’attache à produire dans des circuits courts, à gérer parcimonieusement les ressources naturelles et à développer les matériaux recyclés.
Si la prise de conscience constitue un socle indispensable à l’émergence de l’économie circulaire, des freins règlementaires, techniques et psychologiques persistent : la réglementation correspond à une économie linéaire et ne répond plus aux enjeux « circulaires », la R&D sur l’intégration de granulats recyclés dans le béton est longue (d’autant plus longue que les exigences pour les matériaux recyclés sont supérieures aux naturels) et, enfin, les produits recyclés souffrent encore d’une image « bas de gamme ».
Quels sont les débouchés d’avenir pour les matériaux recyclés ?
C.J. : Le développement du recyclage passe par une élévation du niveau technique des matériaux recyclés et par une image de marque rehaussée. Les granulats de seconde vie doivent pouvoir être utilisés pour des débouchés nobles, comme les bétons ou les enrobés, et non pas seulement comme remblais ou sous-couches avec une faible valeur ajoutée.
Quels rôles jouent les carrières dans le recyclage et comment pourraient-elles en assurer davantage ?
C.J. : Les carrières présentent quatre atouts majeurs pour effectuer le traitement de déchets du BTP :
- elles sont à l’origine de la création de ressources et recherchent constamment des gisements complémentaires pour optimiser leur production ;
- elles connaissent parfaitement les attentes des marchés qu’elles fournissent au quotidien ;
- elles peuvent limiter les impacts environnementaux et économiques des transports en pratiquant le double flux ;
- en tant qu’installations existantes, elles peuvent être mobilisées rapidement avec peu d’investissements nouveaux.
Comment améliorer le maillage des unités de recyclage ?
C.J. : Les 2 500 carrières en activité en France constituent autant d’exutoires naturels pour les déchets du BTP. Aujourd’hui déjà, les carriers valorisent les déchets inertes du BTP en les recyclant (1 tonne de granulats recyclés sur 2 est produite en carrière) et en aménageant les carrières (20 % des inertes). Commençons par exploiter ce potentiel.
Quels sont les enjeux du green deal que vous discutez actuellement avec le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ?
C.J. : Le green deal a pour but d’accélérer et de généraliser le déploiement de l’économie circulaire. Dans cette perspective, les industriels proposent un « paquet » d’engagements volontaires et les pouvoirs publics s’engagent en contrepartie à lever les freins règlementaires. À ce stade, nous n’en sommes qu’au début du processus de dialogue.
En savoir sur l’engagement volontaire pour la croissance verte (« green deal »)
À RETENIR
- Le soutien des pouvoirs publics en faveur de l’économie circulaire est acquis.
- Des freins réglementaires, techniques et psychologiques pénalisent l’émergence de l’économie circulaire.
- Le décollage du marché des matériaux recyclés passe par son adoption dans des applications techniques.