
Transport
Massifier les transports de matériaux : premier enjeu logistique
Les matériaux minéraux pour la construction présentent en règle générale la spécificité de pouvoir être produit localement pour être consommé localement.
Ce circuit court exige une logistique compétitive qui s’appuie sur les moyens de transports innervant les territoires : routes bien sûr, mais aussi voies ferrées et fluviales dont la filière est le premier utilisateur et un défenseur attentif.
Une logistique responsable
Répondre aux enjeux du circuit court
La proximité des sites d’extraction ou des unités de production de béton prêt à l’emploi avec les bassins de consommation est un élément clé de la réduction des impacts liés au transport des matériaux. Au-delà de la réduction des flux de transport, le circuit court offre la double opportunité de :
- fixer les emplois non-délocalisables sur les communes,
- maintenir des coûts de transports compétitifs (le transport des granulats double leur prix tous les 30 kms).
Pour assurer la production de matériaux dont la société a besoin, les professionnels de la filière sensibilisent les pouvoirs publics à l’importance de positionner les sites d’extraction au plus près des pôles de consommation.
Des sites dont l’exploitation fait l’objet d’un dialogue constructif avec les représentants du territoire et les riverains pour une politique de transport locale vertueuse :
- plans de circulation avec des zones de contournement et horaires décalés,
- formation sécurité des conducteurs ou mesures efficaces pour limiter les poussières sur le premier kilomètre (bâchage des véhicules et lavage des essieux par exemple).
Focus sur le transport du BPE
Le béton prêt à l’emploi (BPE) est un produit frais qui doit être mis en œuvre rapidement : sa mise en place dans l’ouvrage ne doit pas excéder deux heures. Les unités de production de béton sont donc situées à proximité des lieux de consommation. Leur rayon d’action est généralement compris entre 20 et 30 km.
L’excellente couverture du territoire par les centrales BPE permet de limiter l’impact environnemental du transport comme l’engorgement des réseaux urbains par les rotations nécessaires aux livraisons des chantiers.
Des routes moins encombrées mais aussi plus sûres grâce à la formation continue à la sécurité des chauffeurs des camions toupies.
Principaux modes de transport
Le mix du transport vertueux
Le transport routier vers le mix énergétique
L’indispensable livraison des matériaux sur les chantiers s’inscrit elle aussi dans une démarche de performance environnementale.
La profession démultiplie les mesures en faveur de la mobilité durable :
- amélioration des performances des motorisations (normes euro),
- optimisation des flux avec la réduction du transport à vide,
- maximisation des chargements,
- formation des conducteurs à l’éco-conduite.
Autant de solutions favorisant un transport routier moins polluant dans les territoires et dans les centres urbains.
Le fleuve, la massification écologique par excellence
Pour répondre aux enjeux de la transition énergétique, la filière minérale des matériaux de construction s’appuie sur le transport fluvial pour massifier ses flux, règle d’or d’un impact environnemental limité.
Dans cette perspective l’UNICEM a conclu en 2013 un accord cadre avec Voies Navigables de France (VNF) pour augmenter de 50 % la part modale du fluvial à l’horizon 2022.
Pour accompagner le développement des grandes métropoles, le fret fluvial s’affirme comme la solution la plus écologique permettant :
- d’acheminer d’importants volumes de matériaux (1 barge = 140 poids lourds)
- d’évacuer les matériaux de déconstruction ou d’excavation vers des carrières de retraitement.
Le fret ferroviaire : un patrimoine à renforcer
Le transport ferré est l’alternative « longues distances » pour massifier l’acheminement des matériaux de construction.
Pour que près de 10 % de minéraux industriels français et plus de 13% des granulats continuent d’être livrés par le train grâce à de très nombreux sites embranchés fer, la profession interpelle régulièrement les pouvoirs publics sur l’importance de maintenir, moderniser et renforcer le maillage existant.
Atout écologique et économique des territoires, le réseau des capillaires fournit près de 20% du trafic fret national : son maintien doit être une priorité pour que ce mode de transport s’affirme davantage comme une solution de transport durable d’avenir.
Chiffres clés
- Le transport de 400 millions de tonnes de granulats tous les ans représente seulement 0,2% des émissions de CO2 totales en France
- La filière minérale génère environ 30 000 emplois dans le transport, dont la moitié (45%) pour leur flotte en propre
- Tous les 30 kms, le coût des granulats double
À retenir
- Ultra local : les minéraux et matériaux de construction transportés par la route parcourent une distance moyenne de 33 km, contre 83 km pour toutes les marchandises confondues
- La voie fluviale permet d’acheminer écologiquement des matériaux au cœur des villes et d’évacuer des déchets de déconstruction
- Avec le déploiement des moteurs innovants et l’optimisation des flux, le circuit court en camion s’illustre par ses performances environnementales
- Le train est l’allié incontournable pour le transport sur de grandes distances : l’utilisation et la rentabilité du réseau est optimisé par le transport des marchandises