économie circulaire & matériaux de construction

Le modèle de production et de consommation qui prévaut depuis la révolution industrielle repose sur des ressources naturelles abondantes et un schéma linéaire : extraction des matières premières – production – consommation – déchets. Le modèle de l’économie circulaire repose, quant à lui, sur la création de boucles de valeur positives à chaque utilisation ou réutilisation de la matière ou du produit avant destruction finale. Ce modèle concrétise l’objectif de passer d’un modèle de réduction d’impact à un modèle de création de valeur, positive sur un plan social, économique et environnemental. Cela nécessite de progresser dans plusieurs domaines, notamment l’approvisionnement des matières premières, l’écoconception des produits et services, la consommation, la durée d’usage des produits et la gestion des déchets.

En 2016, le BTP produisait 69% de l’ensemble des déchets en France. Dans un contexte de raréfaction des ressources, l’économie circulaire joue un rôle majeur pour contribuer à la transition écologique du secteur de la construction. Les producteurs de matériaux minéraux ont un rôle clé à jouer dans ce défi, mais n’ont cependant pas attendu la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), récemment entrée en vigueur, pour s’atteler à la tâche et produire des résultats significatifs.

Favoriser l’économie circulaire dans l’industrie de carrières et matériaux de construction : objectifs et mesures mises en œuvre

L’industrie de carrières et matériaux de construction a depuis longtemps adopté et appliqué le concept d’économie circulaire, minimisant les impacts négatifs sur l’environnement et la société et maximisant son impact favorable sur l’économie globale et le bien-être collectif. L’approvisionnement durable en minéraux fait maintenant partie intégrante du modèle d’affaires de l’industrie.

En effet, le secteur a très tôt mis en place une utilisation raisonnée de la ressource et intégré le principe d’économie des gisements, d’une part pour des raisons économiques, et d’autre part pour des raisons réglementaires et administratives.

En parallèle, les évolutions techniques d’extraction et de transformation des roches ont permis d’améliorer le plein emploi du gisement.

Par ailleurs, si la restauration au fur et à mesure de l’extraction est une des conditions de délivrance des autorisations préfectorales, les industriels du secteur vont bien au-delà des exigences de cette réglementation. Avec l’aide de bureaux d’études, ils combinent les intérêts économique, écologique, paysager et hydraulique pour proposer aux parties prenantes concernées (propriétaires, riverains, associations, aménageurs du territoire et élus) le projet le plus vertueux possible et faire prendre conscience qu’un développement industriel peut être une opportunité pour l’environnement et la société.

 

Recyclage et valorisation des matériaux de construction

Croissance démographique continue et urbanisation exponentielle sont synonymes de nouveaux besoins en termes d’infrastructures, de logements, de mobilité et de confort. Une exigence qui génère dans le même temps près de 270 millions de tonnes de déchets, à savoir des matériaux inertes issus de la déconstruction.

Grâce aux efforts de recherche-développement des acteurs de la filière, les matériaux de déconstruction connaissent une seconde vie et deviennent une nouvelle ressource (granulats recyclés, bétons à base de granulats recyclés, …)

Le savoir-faire développé pour le recyclage des matériaux de déconstruction et les infrastructures développées à cet effet (plateformes de recyclage) permettent à la filière extractive de produire également des matériaux utilisés dans les sous-couches des routes à partir de déchets industriels (laitiers des hauts fourneaux, mâchefer, …) ou des bétons conçus à base de granulats recyclés et de co-produits industriels (laitier, cendres volantes, …)

Recycler toujours plus : Recybéton

Le programme national Recybéton, lancé en 2012 et qui a fédéré près de 50 partenaires de la filière construction dont l’UNICEM, a permis de relever les défis techniques, scientifiques, logistiques et normatifs afin d’accroître très fortement l’utilisation de granulats, sables et ciments recyclés dans le béton. Les résultats des études menées dans le cadre de ce programme ont en effet démontré la faisabilité d’une valorisation du béton dans de nouveaux bétons disposant de performances comparables aux produits de première origine. Une démarche qui a ouvert la perspective de recycler chaque année près de 20 à 25 millions de tonnes de matériaux de déconstruction.

En savoir plus sur Recybéton

Gestion et recyclage des déchets

La mise en place de la responsabilité élargie du producteur dans le secteur du bâtiment via la création de l’éco-organisme Ecominéro par les industriels de la filière minérale ne sont que quelques exemples de notre engagement pour une économie circulaire responsable appliquée aux matériaux de construction.

L’aménagement du territoire et les projets des grandes métropoles génèrent d’importants volumes de terres inertes issues des travaux de terrassements ou d’excavation, complétées par des matériaux inertes de déconstruction.

Loin d’être considérés comme des déchets à éliminer, ces matériaux sont en grande majorité valorisés pour devenir une ressource précieuse pour le remblayage des carrières suivant un processus exemplaire parfaitement maîtrisé.

Cette stratégie vertueuse menée par les exploitants de carrières offre aux territoires de réelles opportunités d’aménagement en espaces paysagers et boisés accueillant une riche biodiversité, en terres cultivables mais aussi en bases de loisirs.

Exploitation raisonnée des gisements naturels

Afin d’optimiser l’exploitation des gisements, les industriels déploient de nouvelles techniques permettant d’accroître les rendements d’exploitation, comme le lavage et le traitement à la chaux des terres extraites ou la valorisation de résidus de terres moins nobles comme l’argile pour de nouvelles applications dans le bâtiment ou d’autres activités. Cette orientation est prometteuse puisque dans les carrières les plus performantes, la quasi-totalité des minéraux utiles sont exploités.